Le syndrome du sauveur est un comportement lié à un trouble psychologique. Cette dérive de l’altruisme est relativement fréquente et peut avoir des effets particulièrement toxiques dans le cadre d’une relation de couple. Une abnégation qui risque à terme d’abîmer l’estime de soi de celui ou celle endossant le rôle de sauveur, mais également de celui qui en est « victime ».
Le syndrome du sauveur : définition
Le syndrome du sauveur est un trouble qui caractérise les individus d’une empathie obsessionnelle. Cet excès d’altruisme nourrit, plus ou moins consciemment, le désir de soumettre et d’annihiler l’autre en lui prodiguant une aide qui lui devient indispensable. Le syndrome du sauveur relève du narcissisme. En apportant son secours, le sauveur renvoie aux autres et à lui-même une image particulièrement valorisante. Alors l’amour est monnayé par l’abnégation. De plus en plus omniprésent dans le couple, le dévouement du sauveur en faveur de son partenaire, véritable oppresseur de ce dernier, entraîne la peur d’être abandonné, inhérente au sauveur. Ce syndrome ponctue la destinée de Marine, personnage aux multiples facettes de La violence en héritage : Terreur et fascination, qui tente au gré de leur histoire d’apprivoiser l’amour de Stéphane.
Comment le reconnaitre ?
Il est souvent plus évident de déceler le syndrome du sauveur chez l’autre que dans son propre comportement. Certains signes pourtant sont évocateurs. Le sauveur éprouve un besoin maladif de protéger son partenaire de tout et surtout de lui-même. Il se sent, pour une raison inconsidérée, absolument responsable de son conjoint. Il pense savoir mieux que lui ce dont il a besoin et s’empresse d’y répondre avant de subvenir à son intérêt personnel. Ces caractéristiques s’accompagnent d’une peur chronique de l’abandon et creuse chez le sauveur une aigreur de n’être pas suffisamment reconnu et valorisé à la hauteur de ses actions. Cette quête de reconnaissance est souvent un vestige de l’enfance et des problèmes rencontrés par ses propres parents ou d’une relation amoureuse passée. Dans le cadre d’une relation présente, le sauveur tente plus ou moins en conscience de bâtir une dépendance affective. Il se veut le marionnettiste de son compagnon et s’assure par quelques manipulations l’estime et l’amour de ce dernier.
Peut-on guérir du syndrome du sauveur ?
Guérir un syndrome du sauveur est une initiative qui nécessite l‘aide d’un psychologue. Ce comportement est lié à un traumatisme affectif et il est nécessaire de déterminer sa source avant d’entretenir tout espoir de rémission. Ce travail implique un sérieux travail d’introspection. Le but n’étant pas de paralyser une personnalité naturellement emphatique, mais de réguler ses dérives narcissiques pour éviter l’instauration d’une relation toxique. Libérer la personne qui endosse le rôle de sauveur, c’est la soustraire à une souffrance psychologique constante et l’aider à gagner en estime de soi.
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